Paris Squash 2023, ou la Naissance d’un projet un peu fou
Pour la première fois dans l’histoire du Squash Français, un tournoi va réunir tous les meilleurs joueurs et joueuses de squash au monde en France. Ce sera du 27 août au 2 septembre à l’occasion du Paris Squash 2023, qui se déroulera sur l’Esplanade du Palais de Tokyo. On vous raconte la naissance d’un évènement qui a la ferme intention de s’inscrire dans la durée.
Le ‘Paris Squash Project’, une ‘Illumination’!
« Pour porter ce genre de projet, il faut un illuminé, » affirme Julien Muller, président de la Fédération Française de Squash.
Concernant le Paris Squash Project, devenu par la suite Paris Squash 2023, cet illuminé s’appelle Éric Nizard.
« Je dis souvent que je joue depuis trop longtemps par rapport à mon niveau, » rigole celui qui fêtera ses 60 ans cette année. « J’ai débuté le squash à l’âge de 20 ans, mais le plaisir que j’ai ressenti dès les premières frappes de balle, je m’en rappelle encore aujourd’hui, » raconte-t-il avec des étoiles dans les yeux.
Au fil des années, cet amour inconsidéré de la petite balle noire a engendré un autre sentiment, qui est selon lui le point de départ du PSP.
« De la frustration, celle de ne pas avoir un grand tournoi à Paris, comme ceux que l’on voit au Caire, à New York etc. Je pense que beaucoup de gens la partageaient, sauf que moi j’ai été un peu plus loin … Le projet, il est véritablement né lors d’une discussion avec Patrick Karam, vice-président du conseil régional d’Île-de-France.
« Il était sur son portable alors que j’étais en train de lui parler, je pensais qu’il ne m’écoutait pas mais en réalité il était en train d’organiser un rendez-vous avec Julien Muller. Sans Patrick, rien n’aurait été possible. »
Pour l’élu, l’implication de l’instance est une condition sine qua none, et la rencontre tripartite aura lieu quelques semaines plus tard.
« On a besoin d’un tel évènement pour sortir de nos murs, et montrer que le squash est un sport accessible à tous, » ajoute le Président Julien Muller.
Un tournant pour le squash en France?
Rapidement, Éric Nizard va rencontrer Philippe Signoret, devenu depuis directeur du tournoi, et les deux hommes se lancent à corps perdus dans l’aventure.
« J’étais sans doute plus conscient que lui des barrières inhérentes à un tel projet, » sourit celui qui a entraîné l’ancienne numéro 2 mondiale Camille Serme pendant toute sa carrière.
« Par nature, on va dire que je suis le moins rêveur dans l’équipe … Il y avait pas mal de gens qui ne croyaient pas qu’on n’y arriverait, et certains nous l’avouent aujourd’hui. Je me rappelle notamment d’un des premiers rendez-vous que l’on avait eu dans un club, on nous avait dit, vous n’avez pas d’argent, allez je vous offre le café!!
« Pour ma part, ce sont nos premiers rendez-vous avec les collectivités qui m’ont fait penser que c’était possible. Peu de temps après, on a monté l’association Paris Squash Project et commencé à monter l’équipe. »
Pour Philippe Signoret, le Paris Squash 2023 intervient à un timing à la fois « idéal et crucial » pour le squash en France.
« Il n’y a pas eu de tournoi de cette envergure en France depuis les années 1980, et notre ambition est de le pérenniser. On a la chance d’avoir trouvé de nombreux partenaires très enthousiastes.
« Pour cette première édition, ce sont avant tout des passionnés de squash, mais une fois que nous aurons un vécu et construit notre image, nous avons bien l’intention de dépasser nos frontières et d’en attirer d’autres. »
Spectacle, Palais de Tokyo et Médiatisation
Pour Éric Nizard, le Paris Squash 2023 repose sur trois piliers.
« Premièrement, le spectacle, mais je pense que le fait que le squash en soit un n’est plus à démontrer. Il y aura 800 spectateurs à chaque session : j’aurais aimé que ce chiffre soit encore plus élevé, mais ce n’était pas possible pour des raisons techniques.
« Nous serons à guichets fermés pour les demi-finales et la finale mais j’encourage les gens à rester en alerte, des places seront peut-être remises en vente dans les prochaines semaines, et il y a aussi les tours précédents.
« Deuxièmement, le lieu. Ça n’a pas été facile de l’obtenir mais le Palais de Tokyo est un endroit magnifique. Et enfin, la médiatisation. Avoir des partenaires comme l’Equipe Live (qui diffusera les quarts, demies et finales), RMC et Sport en France, c’est un pas en avant pour le squash qui a besoin de visibilité. »
L’inclusion est également un aspect important pour Éric Nizard et ses camarades. C’est pourquoi il a fait appel à Ludovic Laich, son partenaire de squash et mal voyant, pour être l’ambassadeur handisport de l’évènement.
Enfin, le PSP est partenaire de l’association Sport dans la ville, qui accompagne les jeunes dans leur insertion sociale et professionnelle par le sport, et des opérations auront lieu pendant la semaine du tournoi.
La ‘French Touch’
Lorsqu’on demande à Éric Nizard et Philippe Signoret quel est leur sentiment à l’approche du Paris Squash 2023, les deux hommes proposent des réponses bien différentes.
« J’ai hâte d’être au 3 septembre » affirme le président de l’association Eric Nizar en éclatant de rire, faisant référence au lendemain de la clôture de l’évènement.
De son côté, son acolyte Signoret fait part de son impatience que le tournoi commence, « afin d’être dans le vif du sujet. En réalité, j’ai même hâte d’être à 2024, afin de pouvoir corriger toutes les petites erreurs que l’on a faites cette année (rires). Avec Camille, on a été sur tous les plus gros tournois du monde, et on n’a pas la prétention de dire qu’on va faire mieux qu’eux, mais une chose est sûre : on va tout faire pour faire aussi bien, tout en apportant une certaine « French touch ». Il y aura plein de choses qui vont se passer pendant le tournoi. Je ne veux pas toutes les dévoiler, mais il y aura par exemple des choses autour de l’histoire de Paris. »